Appel à projets Pharmacie hospitalière : innovons ! (RSE) - Lauréats 2024
APPEL A PROJET
La Fondation FRIPH en association avec le SYNPREFH
"Pharmacie hospitalière : innovons !"
RSE en pharmacie hospitalière :
initiatives innovantes pour un avenir durable
Résultat
Contexte
Le SYNPREFH en association avec la Fondation pour la Recherche et l'Innovation en Pharmacie Hospitalière (FRIPH) a lancé un appel à projets dans le domaine de la pharmacie hospitalière afin de promouvoir des actions innovantes portées par des équipes pharmaceutiques : RSE en pharmacie hospitalière : initiatives innovantes pour un avenir durable.
Résultat des délibérations
Deux bourses ont été attribuées à
- Steffi Calland du CHU Clermont-Ferrand pour son projet "Agir sur les cycles de lavage et de stérilisation des dispositifs médicaux réutilisables : un réel impact écologique ?".
- Valérie Pierre du CH Sud Manche pour son projet "Construction d’un référentiel d’éco-prescription et d'éco-substitution en infectiologie"
Ces bourses ont été remises le 30 mai à l'occasion du congrès Hopipharm Le Havre 2024.
Présentation du projet de Steffi Calland
Un des principaux leviers d’actions dans la diminution de l’impact environnemental des dispositifs médicaux dans les établissements de santé est l’utilisation de dispositifs médicaux réutilisables (DMR) plutôt que l’utilisation de dispositifs médicaux à usage unique. Le processus de retraitement de ces DMR nécessite néanmoins une étape de lavage et une étape de stérilisation. Ces étapes sont effectuées dans des équipements (laveurs-désinfecteurs, cabines de lavage, stérilisateurs) dont les cycles ont été qualifiés en concordance avec la réglementation et selon les choix du pharmacien responsable de la stérilisation des DMR.
Des modifications des paramètres de ces cycles peuvent être envisagées. Concernant les laveurs, il existe par exemple des produits lessiviels concentrés, permettant une diminution de la température et de la durée de la phase de lavage. Pour les stérilisateurs, il est possible d’imaginer une diminution de la durée du plateau de stérilisation, actuellement fixée à 18 minutes en France, en regard de ce qui est appliqué dans d’autres pays européens.
Ces possibles modifications doivent être évaluées selon une méthodologie permettant de prendre en compte tous les impacts de tels changements.
L’objectif de ce projet est donc d’évaluer les impacts environnementaux, économiques et organisationnels de modifications dans les cycles de lavage et de stérilisation.
La méthodologie est structurée en 5 étapes. Dans un premier temps, les différents scénarios devront être précisément décrits afin d’établir les données à recueillir. Ces données devront ensuite être récoltées. Elles permettront alors de réaliser les analyses de cycle de vie, l’étude de coût, et l’analyse des impacts organisationnels de chacun des scénarios décrits précédemment. Une analyse statistique des résultats sera ensuite effectuée. A l’issue de cette étude, des propositions concrètes d’optimisation des cycles seront faites dans l’objectif d’en diminuer l’impact environnemental. Concernant les laveurs, des modifications des paramètres des cycles applicables directement pourront être proposées aux pharmaciens. L’étude de la diminution de la durée du plateau de stérilisation sera quant à elle un prérequis à une réflexion plus globale intégrant des critères de sécurité et d’efficacité sur la faisabilité de l’évolution de la réglementation concernant les autoclaves à vapeur d’eau.
Présentation du projet de Valérie Pierre
Le système de santé est responsable d’environ 8% des émissions de gaz à effet de serre en France, avec comme secteur d’émission principal les achats de médicaments (29%) (1). Le dérèglement climatique présente en parallèle de nombreux impacts sur la santé qui touchent l’ensemble des spécialités dont l’infectiologie (2).
La transition écologique en santé (TE) est ainsi indispensable. La recherche de solutions passe, entre autres, par le concept d’éco-soins : un soin qui, à qualité égale, est moins impactant pour l’environnement. Les pharmacies à usage intérieur (PUI) hospitalières sont des acteurs majeurs de la TE en s’engageant dans la promotion du bon usage des médicaments, notamment des antibiotiques (ATB) en lien avec les infectiologues. Les pharmaciens, dans le cadre de leurs interventions pharmaceutiques (IP) sont amenés à substituer une molécule par une autre, après accord du prescripteur ou en référence à un protocole institutionnel. Une éco-substitution, basée sur un critère environnemental, permettrait à spectre équivalent de diminuer l’impact des produits de santé. Les pharmaciens, situés au coeur du dispositif d’achats, pourraient majorer la pondération du critère environnemental sur les appels d'offres. Toutefois, les données d’empreinte carbone des médicaments, notamment des ATB sont actuellement inexistantes ou très parcellaires.
L’objectif principal de cette étude est de mesurer l’empreinte environnementale de certains ATB utilisés en Établissements de santé (ES). Cela aboutira au développement d’un référentiel d’éco-soins pharmaceutiques en Maladies Infectieuses répondant à une double finalité, la prise en compte de critères environnementaux dans :
- le cahier des charges des appels d'offres pour les achats,
- les décisions thérapeutiques par les prescripteurs - à efficacité égale pour le patient.